Didier MENE : « Etablir une relation franche entre les arbitres et les entraîneurs »
Lundi 18 juillet, au Comité Midi Pyrénées, Didier MENE et Joel JUTGE réunissaient les entraîneurs du TOP 14 et du PROD2. L’objectif était double : dans un premier temps repréciser certains aspects des règles avant d’attaquer un nouveau championnat, mais également insister sur le climat de confiance qui doit présider aux relations entre les arbitres et les entraîneurs. Pour TECH XV le patron des arbitres a accepté de préciser sa pensée.
TECHXV : Qu’avez-vous dit aux entraîneurs professionnels lundi à Toulouse ?
D.MENE : En priorité j’ai insisté sur le fait qu’à la CCA on fonctionne dans la transparence et quoiqu’il arrive nous ne changerons pas. Nous voulons un arbitrage capable de se remettre en question en permanence, un arbitrage qui cherche à progresser sans cesse. D’où le coaching assorti d’un système de notation, d’où des tests physiques de plus en plus exigeants, d’où un âge limite porté de 50 à 45 ans ceci dans le but de faire monter plus rapidement les meilleurs jeunes au plus haut niveau. Cette politique, je le rappelle, doit nous permettre de rattraper le retard supposé que nous avions pris sur l’ensemble des acteurs du rugby. Nous n’en changerons pas !
TECHXV.ORG : Comment jugez-vous les relations entre arbitres et entraîneurs ?
D.MENE : Correctes, mais je voudrai qu’elles soient plus franches, plus cordiales et surtout plus constructives. Franches et cordiales parce qu’après tout nous avons, pour la plus part d’entre nous, un passé et une passion commune. Constructive aussi, car c’est comme ça que nous avancerons. Un exemple ! Trop peu d’entraîneurs nous font part de leurs remarques à froid sur l’arbitrage de leur match après une journée de championnat. Outre-manche c’est pourtant devenu une pratique courante comme l’a rappelé Donal Courtney le patron des arbitres de l’ERC lors de la réunion. Il faut établir ce lien de confiance réciproque, échanger en permanence, accepter la remise en question. Au final c’est le jeu qui s’en trouvera amélioré, tout comme le climat relationnel.
TECHXV.ORG : Cela dit la pression reste sur le dos de l’entraîneur !
D.MENE : C’est vrai, et cette pression est en partie véhiculée par les présidents de club. Lors de l’Assemblée Générale de la LNR début juillet je ne me suis pas privé de le leur dire. Je sais bien que c’est le système du sport professionnel qui est fait comme ça ; personne n’ignore que notre championnat est de plus en plus exigeant et que le moindre point perdu peut être grave de conséquence. Mais franchement, nous n’arrêterons pas la machine. Conclusion, il est impératif de travailler ensemble. En 5 ans, les convocations des entraîneurs devant la Commission de Discipline sont passées de 4 à 27 ! Pour la saison prochaine la LNR a prévu des sanctions financières, mais je ne sais pas si les choses vont s’améliorer pour autant. A vous messieurs les entraîneurs de garder la tête froide…même dans la tourmente. C’est le défi que relèvent nos arbitres chaque weekend. Ils font des erreurs certes, mais ils cherchent à les gommer. Avec votre aide, voire votre collaboration, ils progresseront plus vite. C’est le vœu que je formule à quelques semaines de la reprise des championnats.