Didier MENE, le patron de la Commission Centrale des Arbitres répond à TECH XV
TECH XV : Peut-on parler d’un vent nouveau qui soufflerait sur l’arbitrage Français ?
D.MENE : Ce serait prétentieux ! Disons que l’on a voulu simplement ouvrir de nouveaux chantiers et en prolonger d’autres afin de rendre nos arbitres encore plus performants. La première mesure consiste à dynamiser le renouvellement des générations en abaissant l’âge maximum pour les arbitres de 50 à 45 ans. Parallèlement à ça nous avons rehaussé le niveau d’exigence avec deux classements par saison au lieu d’un seul. Une véritable émulation existe désormais au sein du corps arbitral et la création à partir de cette saison du « coaching » va encore accentuer le phénomène.
TECH XV : Le coaching des arbitres ! Expliquez nous.
D.MENE : Nous allons accompagner tout au long de la saison 50 arbitres grâce à 10 coachs. C’est Joël JUTGE qui pilote l’opération. Chaque coach, qui a donc 5 arbitres sous sa responsabilité, a pour mission de les faire progresser dans l’exercice de l’arbitrage grâce a trois outils d’évaluation .Dans un premier temps leur auto-évaluation après chaque rencontre, accompagnée de celle du superviseur et de celles des deux clubs. Trois rapports en tout qui seront analysés et commentés par le coach et l’arbitre concerné. Une procédure à laquelle aucun arbitre ne pourra échapper et dont l’objectif est d’améliorer très sensiblement le niveau de l’arbitrage en France, que ce soit en TOP 14, en PROD2 ou en Fédérale 1. Dans un contexte professionnel où tout le monde cherche à aller vers l’excellence l’arbitrage Français se devait lui aussi de s’inscrire dans cette démarche. Devant les présidents de clubs et les entraîneurs j’ai fait passer ce message au cours de l’été et je crois qu’il a été bien reçu.
TECH XV : Le championnat qui s’ouvre s’annonce encore plus disputé, et donc encore plus stressant !
D.MENE : C’est évident, d’ou notre volonté de maintenir le dialogue toute au long de la saison entre les arbitres et les différent acteurs du rugby. J’invite même nos arbitres à expliquer leur décisions à chaud, juste après les rencontres afin d’éviter des polémiques inutiles par presse interposées. Une invitation qui s’adresse aussi aux entraîneurs qui doivent savoir que la maison de l’arbitrage n’est pas fermée et que par conséquent la porte des vestiaires de l’arbitre est ouverte. J’ai la conviction qu’une confiance réciproque va s’installer entre nous afin de faire progresser notre rugby au plan du jeu et de l’arbitrage (les deux sont liés ne l’oublions pas), tout en évitant les dérapages et mauvais procès en tous genres.