Du nouveau dans la vidéo… et la mêlée !
Guy Novès (manager du Stade Toulousain) : « Elargir les prérogatives de l’arbitre vidéo me semble être une bonne décision, car cette réforme va dans le sens d’une plus grande justice, une plus grande équité entre les équipes. Ce sera, à n’en pas douter, un vrai soutien pour l’arbitre de centre. Cela suppose tout de même une grande vigilance de la part du TMO mais aussi une grosse expérience dans cet exercice et une connaissance de ce jeu. Pour valider un essai on pourra donc remonter deux temps de jeu avant le toucher en-but. Il y a de fortes chances pour que le temps de la rencontre s’en trouve augmenté. Mais peut être que ces interruptions feront désormais partie du spectacle. Le problème me semble résider dans le fait que, plus on remonte dans le temps qui précède l’essai plus on va être amené à constater des fautes : obstructions, passage à vide, tirage de maillot, hors jeu, passe en avant, mauvais geste etc… Un vrai casse-tête pour l’arbitre devant son écran. Je dirai que comme tout changement de règle en début de saison, il faudra attendre plusieurs journées de championnat pour se faire une idée précise sur la pertinence de ces nouvelles dispositions. Même sentiment pour les commandements de la mêlée. Diminuer la vitesse de l’impact pour plus de stabilité et de meilleures liaisons, veiller à ce que l’introduction soit correcte, sont des mesures faites pour redonner à la mêlée sa vocation première : une lutte équitable pour un vrai lancement de jeu. »
Jacques Delmas (Co-entraîneur du Rugby Club Toulonnais) : « Je suis très satisfait du changement apporté aux commandements de la mêlée. La vitesse de l’impact érigé en véritable méthode de jeu par certains était pour moi l’atout utilisé par les équipes qui justement n’avaient pas une grosse mêlée. Ou qui cherchaient plus à en faire un secteur qui rapporte des pénalités. On avait oublié l’intérêt de la mêlée qui reste, faut il le rappeler, un secteur de conquête fait pour lancer le jeu. C’est la seule situation tactique où sont concentrés 16 joueurs, 18 si l’on compte les demis de mêlée. C’est quand même dommage de ne pas en profiter. Il faut stabiliser l’édifice, introduire ensuite dans les pieds du talonneur, disputer la conquête sur une phase de poussée. Bref ! Revenir aux fondamentaux de la mêlée. Il faudra que les joueurs de première ligne retrouvent un peu plus de technicité au poste et que les arbitres soient très vigilants avec les tricheurs. Dans ce domaine les échanges entre les entraîneurs et les arbitres doivent être permanents. Didier Mené et Joel Jutge nous l’ont conseillé lors de la réunion du 8 juillet à Toulouse. Quant à la vidéo il me semble que l’on se dirige tout droit vers une perte de temps supplémentaire. J’ajoute que la communication entre l’arbitre de centre et le TMO devra être très précise et ce afin d’éviter toutes confusions. Je crois que ces dispositions, certes aux intentions louables, risquent de dépouiller le directeur de jeu dans son domaine de compétences. Mais je ne porterai pas de jugement, je préfère attendre et voir. C’est le terrain qui va nous apporter les réponses. »
Laurent Travers (Co-entraîneur du Racing Métro 92) : « La règle qui consistait à visionner l’action dans les 5 derniers mètres avant la ligne pour valider l’essai me semblait avoir donné satisfaction à l’ensemble des acteurs. En revanche, ce qui se prépare pour la saison qui arrive m’apparait beaucoup plus aléatoire avec la menace de plus de subjectivité. Certaines zones d’ombre demeurent comme l’en avant, un domaine qui est sujet à toutes les interprétations. Dans la pratique, on va à mon sens, vers de nombreuses polémiques auxquelles les spectateurs pourraient être mêlés, car il est question de montrer toute l’action sur les écrans géants. Je suis plus optimiste vis-à-vis des nouvelles dispositions applicables à la mêlée. C’est la beauté de notre sport et il est impératif de la préserver. Si tout le monde joue le jeu, la mêlée pourrait très vite retrouver tout son intérêt.