Interview d’Arnaud DAGORNE - Directeur Général de la LNR
A quelques heures du coup d’envoi de la 6e édition du TOP 14 Orange, Arnaud DAGORNE, le directeur de la LNR, évoque pour TECH XV, l’engouement populaire pour le championnat, les équilibres financiers des clubs, les gros dossiers en cours du rugby pro.
TECH XV : Le coup d’envoi du Top 14 Orange est attendu avec beaucoup d‘impatience de la part des acteurs mais aussi des spectateurs. Après plusieurs saisons de résultats positifs a-t-il atteint, selon vous, sa vitesse de croisière en termes d’audience ?
A.DAGORNE : D’après nos prévisions nous n’avons pas encore atteint le plafond. Les retours d’Agen et La Rochelle en Top 14 Orange, deux places fortes du rugby Français, vont encore doper la fréquentation des stades. On constate aussi, en ce début de saison, une augmentation du nombre d’abonnés dans plusieurs clubs. La vingtaine rencontres délocalisées du TOP 14 Orange (6 en PRO D2) contribueront également à assurer une nouvelle progression ; et n’oublions pas la volonté des clubs d’augmenter leur capacité d’accueil comme Bayonne, Agen, Toulon, La Rochelle ou Paris à Charlety du fait de la démolition de Jean Bouin. Non, le potentiel de développement de notre championnat n’est pas terminé et ce 6e TOP 14 Orange (en format poule unique) va encore le démontrer.
TECH XV : Au plan économique les 14 clubs engagés affichent ils une bonne santé financière ?
A.DAGORNE : A ce jour, tout le monde est en règle. Pas de licences bloquées, pas de feuilleton en perspective comme l’an passé avec Bourgoin. Cela dit, les clubs vont devoir être attentifs à la gestion de leur budget car cette année la suppression du DIC entre en vigueur. Une mesure que le rugby professionnel s’est vue imposé contrairement au Salary Cap et au JIFF que la LNR a décidé d’instaurer à partir de cette saison 2010/2011. A noter, que le budget moyen des clubs est en augmentation de 1 million d’euros, (16,2 M) notamment sous l’impulsion de l’Aviron Bayonnais et du Racing Métro 92. Le Stade Toulousain approche les 30 millions d’euros alors que La Rochelle dépasse tout juste les 8 millions. L’écart peut paraître important, mais ce sont les masses salariales qu’il faut comparer et dans le rugby elles évoluent entre 5 et 8,1 millions d’euros (plafond autorisé du Salary Cap) ; ce qui comparé au football, est somme toute des plus raisonnables.
TECH XV : Outre le Salary Cap et le JIFF de nouvelles mesures ont elle été adoptées par la LNR pour cette saison ?
A.DAGORNE : C’est une saison importante avec plusieurs dossiers ! Tout d’abord l’arrivée des paris sportifs dans le rugby à travers des contrats que la LNR et la FFR ont signé avec des sociétés agrées.
Les Droits audiovisuels, dont l’appel d’offres pour l’après 2011 sera lancé à l’automne. Des précisions ont été également apportées sur le protocole du « banc de touche ». Désormais seront autorisés à prendre place sur le bord de la touche 4 à 6 personnes maximum. Un ou deux soigneurs, un médecin, un ou deux entraîneurs accompagnés d’un adjoint. Le « banc de touche » est donc exclusivement réservé au secteur sportif et ne peut en aucun cas accueillir un dirigeant du club sous peine d’une amende de 50.000 euros. A ce propos le président Pierre Yves REVOL, lors de l’Assemblée Générale de la LNR du 6 juillet, a tenu à appeler l’ensemble des acteurs du rugby à plus de mesure avant d’aborder un championnat qui s’annonce très disputé. Un effort sera également demandé à l’ensemble des clubs professionnels quant à l’organisation des rencontres, que ce soit au plan de l’accueil du public mais aussi des médias. En résumé c’est l’identité culturelle du rugby que la LNR entend défendre au cours de ce 13e championnat professionnel dont elle est l’organisatrice.
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