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Philippe Canitrot et le rugby Malgache !

Appelé comme consultant auprès de l’équipe nationale de Madagascar,l’ancien responsable du Centre de Formation du Castres Olympique nous parle des
« Makis »

TECH XV : En quoi consistait votre mission auprès de l’équipe nationale de Madagascar  ?

P. Canitrot : Il s’agissait d’intervenir surtout au plan de la défense collective. Les Makis, c’est leur surnom (en référence aux lémuriens) sont d’excellents défenseurs au plan individuel, mais collectivement ils ont de grosses faiblesses. On a aussi beaucoup travaillé les stratégies de jeu, l’analyse des rencontres et la mise en place d’un plan de jeu en fonction de l’adversaire.


TECH XV : Décrivez-nous le rugbyman Malgache au plan physique.

P. Canitrot : Pas très costaud, pas très grand, mais tous extrêmement rapide. Du pilier au trois-quart aile. Naturellement polyvalent, très agile, et surtout très dur au mal. Il suffit d’assister à une séance d’école de rugby au cours de laquelle 60 gamins vont se disputer un ballon, pieds nus sur un terrain caillouteux. Ils n’ont pas peur de souffrir, vu que leur principale préoccupation reste le quotidien avec des problèmes d’alimentation tout simplement. 


TECH XV : Comment est organisé le rugby Malgache ?

P. Canitrot : C’est le sport numéro 1 avec 400 clubs répartis sur l’île et un TOP 14, amateur bien entendu, essentiellement regroupé sur Tananarive, avec des clubs de quartiers et d’entreprises. Malgré des conditions économiques et politiques très difficiles, l’équipe nationale tente de se qualifier pour la Coupe du Monde et à ce titre le Tournoi que l’on vient de disputer- et de gagner- face à la Pologne et le Sri Lanka constituait déjà une préparation au tournoi qualificatif de Juin prochain.


TECH XV : Ont-ils une chance de se qualifier pour Londres 2015 ?

P. Canitrot  : Ce sera compliqué en raison de la présence de la Namibie, du Zimbabwe et du Kenya. Mais ce groupe a d’énormes ressources… et un vrai manager en la personne de Berthin Rafalimanana. Surnommé le maître Berthin, il a été formé comme beaucoup de techniciens africains grâce au travail de la Confédération Africaine de Rugby qui a mis en place un partenariat avec le Castres Olympique.