Un français en italie : Recontre avec Marc Panabiere
TECH XV : Pourquoi avoir choisi l’Italie ?
M.Panabiere : C’est en fait une pure coïncidence. N’ayant pas trouvé, ni cherché un club pour la saison en cours, c’est une offre sur le site de TECH XV qui m’a mis en relation avec les dirigeants italiens du club de Sondrio. Pierre Villepreux, à qui j’ai demandé conseil m’a encouragé dans cette démarche.
TECH XV : L’accueil a été chaleureux ?
M.Panabiere : Je ne sais pas si toute l’Italie est comme cela, mais dans la Valtellina (Vallée de Sondrio) les gens sont très chaleureux, très solidaires les uns vis-à-vis des autres. L’esprit de solidarité provient sûrement du style de vie très montagnard, où on le sait, la solidarité n’est pas un vain mot.
TECH XV : Au plan rugbystique, comment définiriez-vous le rugby de Sondrio ?
M.Panabiere : Ici les valeurs morales sont prioritaires. Le groupe fait preuve d’une solidarité exemplaire, d’un engagement total, sans calcul, sans recherche de l’intérêt particulier. Ce trait de caractère se traduit par un très gros engagement physique dans le jeu, qui s’exprime essentiellement dans le combat et le jeu direct. Paradoxalement moins en défense, dont la culture ou l’importance a été souvent négligée au profit du ‘’beau jeu’’ ! Cela dit il nous manque un vrai leader de jeu. Au nom du groupe, de la dynamique de l’équipe, aucun joueur ne s’impose (volontairement) aux autres. Ce qui limite à un moment les choix stratégiques de jeu, la gestion des ‘’temps forts/faibles’’. Difficile aussi de faire jouer la concurrence au poste car le groupe n’est pas assez étoffé.
TECH XV : Sur quoi faites vous travailler le groupe en ce moment ?
M.Panabiere : Nous commençons à travailler de façon plus spécifique quelques lancements de jeu, et stratégies offensives. Depuis peu, l’arrivée de la vidéo permet d’identifier les zones de progrès de façon plus objective. Nous bénéficions également d’un préparateur physique qui intervient sur les séances de façon plus spécifique, notamment dans le secteur de la musculation. Un spécialiste de la mêlée vient également de temps en temps apporter ses conseils. On avance !
TECH XV : La langue constitue t’elle une barrière ?
M.Panabiere : L’adaptation a été rapide car le rugby est déjà une manière de communiquer. Quant à l’apprentissage de l’Italien il m’a été facilité par un dirigeant (ex joueur du grand Milan AC) ayant fait un doctorat en France et parlant très bien le français. Il m’a servi de traducteur durant les premières semaines jusqu’à ce que j’arrive à me faire comprendre. Ce qui ne m’a pas pris beaucoup de temps car ici, à Sondrio, le rugby est le sport phare. Les dirigeants ont investi, la ville qui compte 23.000 habitants est mobilisée autour de son équipe. Reste désormais à atteindre les objectifs du club, c’est-à-dire l’accession en Série A… que le club attend depuis 50 ans.